Les élèves de 1ère en Vanoise 3 jours début septembre

Par ELODIE DESESTRET, publié le lundi 7 octobre 2024 19:47 - Mis à jour le lundi 7 octobre 2024 19:48
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En septembre, c’était la 5e édition des voyages en haute montagne pour les lycéens du Cheylard. 3 jours de randonnéeavec 2 nuits en refuge, pour 40 lycéens de 1e. Pour y aller, pas besoin d’être un grand sportif. Aimer la marche suffit. Attention, le défi est élevé, surtout sac au dos, et il faut du courage. Mais la motivation est forte elle aussi : elle vient de l’esprit d’aventure, de la solidarité entre amis, et surtout des paysages. En 3 jours, nous allons traversons des paysages hors du commun. Nous n’allons pas faire une boucle mais traverser tout un massif, à pied. 30km en montagne. Le bus, qui reste à Pralognan, fera 160km pour venir nous chercher, en contournant par la route. Arrivés vers midi à Pralognan-la-Vanoise, au bord du Parc national, nous montons dans une grande combe le long du torrent du torrent de la Glière, le regard attiré par les sommets enneigés.

1100m de dénivelé sac au dos pour passer de l’étage des villages de montagne (1400m) à l’étage des prairies de haute altitude (2500m), là où il n’y a plus de réseau téléphonique, là où les étoiles brillent de mille feux la nuit, là où les marmottes et les bouquetins font leur gras pour l’hiver sous nos yeux, là où il y a les refuges de haute montagne.

C’est au Col de la Vanoise que nous sommes accueillis vers 18h après 6h de marche. La météo est magnifique. La brume et le soleil n’ont pas cessé de jouer avec nous pendant toute la montée. Il fait froid. Vue sur les glaciers. Celui de la Grande Casse qui culmine à 3800m juste devant nous. Le refuge du Col de la Vanoise accueille plus d’une centaine de personnes ce soir-là, dont quelques classe de 6e de la Savoie qui sont montés passer une nuit. Les repas sont toujours revigorants dans la grande salle devant les baies vitrées. La nuit est plutôt calme, froide pour les quelques randonneurs qui dorment sous la tente devant le refuge.

Le lendemain, nous faisons un des plus beaux parcours qu’on puisse faire dans les Alpes françaises : le balcon de la Vanoise, entre le refuge du Col de la Vanoise et celui de l’Arpont. 14km de sentier au dessus de 2000m d’altitude. Les vues sont à couper le souffle sur les glaciers, sur les immenses vallées pratiquement sans trace humaine : un chemin au loin, un chalet. Au dessus de nous un gypaète barbu plane : presque 3m d’envergure. L’effort physique est bien présent, c’est un vrai défi sportif. Mais nos accompagnateurs en montagne gardent un rythme plutôt léger avec des pauses, pour boire, s’alimenter, regarder la carte, raconter la montagne : les conflits d’usage entre bergers et loups, la beauté des plissements de la roche en altitude, les glaciers qui reculent d’année en année de plus en plus haut au dessus de 3000m, l’eau qui se fait de plus en plus rare, la linaigrette des Alpes, cette petite fleur blanche des zones humides, les minuscules grenouilles dans les flaques, les lacs aux reflets magiques, les cairns qui marquent le chemin, et le chemin qui reste à faire avant d’arriver au refuge, que l’on ne voit toujours pas !

Vers 16h, nous entrons dans la brume et nous commençons le petit bout de descente vers le refuge de l’Arpont. Une femelle bouquetin monte vers nous sur le chemin : face à face incroyable à 10m de nous. Elle passe en dessous et reprend sa route. Nous arrivons à bon port en fin d’après-midi, sous un début de pluie-neige. Une chute des températures est prévue pour les jours à venir.

Le refuge qui nous accueille est encore plus beau que le précédent, avec sa grande salle semi-circulaire et sa terrasse en pont de bateau. Et nous ne remercierons jamais assez l’équipe qui nous accueille : repas sympathique, bonne discussion sur la vie en refuge. Le gardien est ravi de voir un groupe de lycéens : ils sont rares dans cet endroit de la Vanoise. Il allume la boule à facettes, lance la sono et c’est parti pour une heure et demi de danse et de musique. Inédit dans un refuge de haute montagne.

Dernier jour, il faut penser à redescendre vers Val-Cenis. Dans le brouillard et sous le grésil. 1000m de dénivelé négatif à flanc de montagne. Un beau morceau de marche pour finir. Un enseignant et un élève restent au refuge. Entorse. Un cas classique pour les secours en montagne. Le travail de la base de Modane a été admirable. Faute de pouvoir monter dans un premier temps, vue la météo, l’hélicoptère laisse 3 secouristes sur la pente. Ils avalent les 700m de dénivelé en 1h30, sacs de matériel sur le dos. Une joëlette, un brancard sur une roue de VTT pour descendre à pied au besoin. L’équipe du refuge est aux petits soins pour tout le monde.

Vers 14h, alors que le blessé est sanglé dans sa doudoune bleue « secours en montagne », le soleil perce, la brume semble stagner juste en dessous du refuge. En 5mn, l’hélicoptère est là. Il se pose au ras du mur du refuge, embarque tout le monde et met le cap sur la vallée. Le reste du groupe a même droit à une visite de la base et de l’EC-145 au passage.

Un rappel pour tous que le risque en montagne est bien présent. Pour apprendre à le gérer, nous partons à chaque fois avec des accompagnateurs en montagne : un grand merci à eux !

Il a fallu quelques jours aux lycéens comme aux adultes pour redescendre vraiment. On ne reivent souvent de là-haut qu’avec l’envie d’y repartir… C’est un plaisir de voir ces jeunes faire (pour la plupart d’entre eux) l’apprentissage de la montagne et partager des valeurs qui, pris dans l’ambiance, semblent évidentes : la déconnexion, le respect pour le vivant, la solidarité.

 

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